Hématome intracérébral spontané du sujet jeune. Etiologies et rapports avec l'hypertension artérielle
Auteurs : Moussa R1, Harb A, Menassa L, Risk T, Nohra G, Samaha E, Mohasseb G, Okais N, Awad IIntroduction. - L'hémorragie intracérébrale spontanée (HICS) survient moins fréquemment chez le sujet jeune que chez le sujet âgé. Cependant, les conséquences sont plus graves. Les causes de cette hémorragie sont variables d'une étude à l'autre. Le but de ce travail est d'analyser au sein d'un groupe de patients complètement explorés les différentes étiologies d'un HICS et d'en établir le lien avec une hypertension artérielle. Matériels et méthodes. - C'est une étude rétrospective multicentrique portant sur 130 patients âgés de 18 à 55 ans et regroupés dans 2 centres : 67 patients traités à l'Hôtel-Dieu-de-France, à Beyrouth, entre 1983 et 2003, et 63 patients traités à l'Hôpital de Yale - New Haven, dans l'État du Connecticut (États-Unis), entre 1995 et 1998. Nous avons inclus les patients présentant une hémorragie intracérébrale spontanée non traumatique. Les hémorragies méningées et ventriculaires isolées ont été exclues. Les critères permettant de considérer le bilan comme complet ont été préalablement définis. Parmi les dossiers ayant satisfait à ces critères, les différentes étiologies et leur rapport avec l'hypertension artérielle ont été étudiés. Résultats. - Quatre-vingt quatre patients (64 %) ont bénéficié d'une investigation complète de l'origine de l'hémorragie. La moitié des cas incomplètement investigués était en rapport avec un décès précoce ou un état neurologique grave. Le siège de l'hématome était lobaire dans 59,2 % des cas, thalamo-capsulo-lenticulaire dans 26 % des cas, dans le tronc cérébral dans 8,7 % et cérébelleux dans 6,1 % des cas. Une étiologie a été retrouvée dans près de 70,4 % des cas (malformations artério-veineuses (16,7 %), anévrismes (15,5 %), dyscrasies sanguines (13 %), cavernomes (10,7 %), tumeurs (4,8 %), transformation hémorragique d'un accident vasculaire cérébral ischémique (3,8 %), vascularites (2.3 %), thrombose veineuse cérébrale (1,2 %), angiome veineux (1,2 %) et fistule durale (1,2 %). Le nombre de patients chez qui aucune cause n'a été retrouvée était de 29,6 %. La relation avec l'hypertension artérielle a été analysée. Dans un sous-groupe de 45 patients, 21 étaient hypertendus (46,7 %) ; parmi ces 21 patients, une étiologie sous-jacente a été retrouvée dans 71 % des cas. Conclusion. - L'HICS peut avoir des conséquences fatales chez le sujet jeune. Une recherche étiologique par un bilan complet est possible dans 64 % des cas. Elle permet d'établir une cause dans près de 70 % des cas, et cela indépendamment de la présence d'une hypertension artérielle.