Gliomes de bas grade et plasticité cérébrale: implications fondamentales et cliniques.
Auteurs : Bonnetblanc F1, Desmurget M, Duffau H>La plasticité cérébrale post-lésionnelle (PCPL) décrit l'ensemble des processus permettant au système nerveux central de se réorganiser après une atteinte physique. Depuis l'influent travail de Broca et la prise de pouvoir des modèles « localisationnistes», il est largement admis que la PCPL est limitée, voire impossible, au sein des aires fonctionnelles majeures, dites éloquentes. Pourtant, depuis quelques années, de nouvelles données issues de la chirurgie des gliomes infiltrants de bas-grade (GIBG) sont venues bousculer ce dogme. Il apparaît en effet de plus en plus clairement que des excisions cérébrales massives peuvent être intégralement compensées, pour ne laisser place à aucun déficit fonctionnel détectable. Des techniques d'imagerie pré- et post-chirurgicales, ainsi que des procédures de stimulation peropératoire, permettent de suivre la nature et la cinétique de ces compensations. Celles-ci débutert avant la chirurgie, en réaction à l'invasion tumorale, et se consolident pendant et après la procédure opératoire. Les mécanismes de la compensation pré- et post-lésionnelle impliquent les aires périlésionnelles, les structures cérébrales ipsilatérales distantes et les homologues controlatéraux des zones réséquées. De tels résultats ont d'évidentes implications fondamentales et cliniques, et ouvrent d'importantes perspectives pour la compréhension de la dynamique cérébrale et des phénomènes de plasticité.