ObjectifDans le cadre du bon usage des antibiotiques à l’hôpital, la rationalisation des pratiques médicales est nécessaire pour traiter le mieux possible au meilleur coût. L’objectif de cette étude était de mesurer l’impact de la mise en œuvre d’un référentiel local de prise en charge thérapeutique des pneumopathies commu-nautaires à l’hôpital.MéthodeDans cette étude médico-économique, rétrospective, comparative, la qualité des prescriptions d’antibiotiques a été mesurée à l’aide d’un index d’adéquation thérapeutique (IAT), composé de 10 critères implicites. Les caractéristiques cliniques et démographiques, ainsi que des indicateurs représentatifs de la qualité de la prise en charge des patients hospitalisés pour une pneumopathie communautaire dans une unité de médecine au centre hospitalier universitaire de Nantes, ont été comparés avant (période A, n = 12 mois, 39 patients) et après (période B, n = 12 mois, 50 patients) la mise en œuvre du référentiel thérapeutique local.RésultatsL’IAT était significativement meilleur en période B qu’en période A (2,2versus5,1 points, p = 0,0001), objectivant le fait que l’adéquation des prescriptions aux recommandations existantes était améliorée par la mise en œuvre du référentiel local. La durée moyenne de l’antibiothérapie était réduite (13,1versus16,0 jours, p = 0,0003), ainsi que le nombre de jours de traitement par voie intraveineuse (3,4versus4,7 jours, p = 0,04). De plus, la durée de séjour des patients était aussi diminuée (7,4versus15,0 jours, p = 0,0001), tout comme le coût du traitement antibiotique (35,4versus64,1 euros, p = 0,003).DiscussionL’IAT a montré que des variations importantes de pratiques de prescription existaient au sein d’une même spécialité, que l’appropriation d’un référentiel thérapeutique local améliorait la qualité des prescriptions d’antibiotiques et réduisait les coûts des soins liés à l’hospitalisation.ConclusionL’index d’adéquation thérapeutique, reflet de l’usage des antibiotiques à l’hôpital, pourrait constituer en prospectif un indicateur au service de l’amélioration de la qualité des soins et de la maîtrise des dépenses de santé dans le domaine de l’antibiothérapie.