Objectifs. –Le renforcement prothétique dans la cure chirurgicale des troubles de la statique pelvienne par voie vaginale est actuellement en plein essor. Cette technique n'est pas sans poser des problèmes de tolérance. La complication la plus fréquemment décrite est l'exposition de prothèse que ce soit par érosion ou retard de cicatrisation. Il faut la différencier du granulome d'une part et des infections de matériel, d'autre part, qui peuvent conduire à de réelles cellulites pelviennes. Son mécanisme principal est lié à un défaut de cicatrisation. Le but de notre étude est de définir des facteurs de risque d'exposition de prothèse.Patientes et méthodes. –Deux cent soixante-dix-sept dossiers de patientes prises en charge chirurgicalement pour des troubles de la statique pelvienne ont été inclus dans notre étude. La cure chirurgicale a été réalisée par voie vaginale avec mise en place de prothèse de polypropylène. Cette étude est rétrospective continue sur une durée de 24 mois.Résultats. –Trente-quatre cas d'exposition de prothèse ont été observés dans les deux mois après l'intervention, ce qui représente une incidence de 12,27 %. Les facteurs de risque sont l'hystérectomie simultanée [odds ratio 5,17 (p = 0,001)] et la réalisation d'une colpotomie en T inversé [odds ratio 6,06 (p = 0,01)]. Les facteurs protecteurs sont la conservation utérine et la réalisation d'une colpotomie minimale réalisable chez les patientes déjà hystérectomisées ou dont on a conservé l'utérus [odds ratio 5,16 (p = 0,0001)].Discussion et conclusion. –Les seuls facteurs de risque retrouvés, dans notre étude, sont d'ordre technique. En effet, les données autres tels l'âge, le statut ménopausique ou encore les antécédents médicaux de la patiente ne sont pas significatifs. Il faut donc favoriser la conservation utérine et limiter le nombre et l'étendue des colpotomies nécessaires à la mise en place de la prothèse.