Objectif. –Évaluer la cure de prolapsus par voie basse chez la femme très âgée.Patientes et méthodes. –Étude rétrospective sur 38 patientes âgées de plus de 80 ans, opérées d'une cure de prolapsus génital par voie basse entre novembre 1997 et octobre 2004. Ont été évalués l'état général des patientes, le type d'analgésie, le geste et le temps opératoire, les complications per- et postopératoires et le devenir des patientes à un mois de l'intervention.Résultats. –L'âge moyen des patientes était de 84,2 ans (80–95). L'état général des patientes, selon la classification ASA, se répartissait en 55,3 % ASA II et en 44,7 % ASA III. L'anesthésie réalisée était dans 92,1 % une anesthésie générale et dans 7,9 % une anesthésie locorégionale. Le type d'intervention pratiquée était dans 68,4 % une hystérectomie voie basse associée à un Marion-Kelly et une périnéorraphie postérieure, dans 13,1 % une hystérectomie voie basse simple associée plus ou moins à la pose d'un TVT, dans 10,5 % une intervention de Lefort, un cas de sacrospinofixation de Richter et un cas de colpectomie simple. Le temps opératoire moyen était de 43 minutes (10–130). Les complications peropératoires se résumaient en une conversion en voie haute pour hémorragie, et un cas de ligature de l'uretère droit. Le passage en unité de soins intensifs durant 24 heures n'était nécessaire que dans un cas sur 38. Les complications postopératoires étaient dans un cas un décès à j11 des suites d'une embolie pulmonaire, un cas de désorientation temporospatiale grave et une récidive de prolapsus à six mois. La durée moyenne de séjour hospitalier était de sept jours (2–18). La chirurgie n'avait dans aucun cas altéré l'autonomie des patientes à un mois.Discussion et conclusion. –La chirurgie du prolapsus par voie basse chez la femme très âgée est réalisable en pratique courante. Elle nécessite une bonne coopération anesthésiochirurgicale. Le risque vital est bien présent mais relatif. Cette chirurgie fonctionnelle ne doit pas être retardée par la pose d'un pessaire, ce dernier ne devant être réservé qu'aux patientes inopérables.