Fistule bronchiques postpneumonectomies: facteurs prédictifs.
Auteurs : Yena S1, Doddoli C, Doumbia S, D'journo XB, Aragon A, Mondini M, Marghli A, Thomas P, Giudicelli R, Sangare D, Soumare S, Fuentes PObjectifs. - Déterminer les facteurs prédictifs de survenue d'une fistule bronchique après une pneumonectomie. Patients et méthodes. - Il s'agit d'une étude rétrospective portant sur 58 cas de fistules bronchiques colligés en 14 ans (1989-2003) après 725 pneumonectomies consécutives dans le service de chirurgie thoracique de l'hôpital Sainte-Marguerite à Marseille. Il y avait 53 cas (91,4 %) de cancers et cinq cas (8.6 %) de pathologies diverses. L'âge moyen des patients était de 61 ± 10 ans avec des extrêmes de 24 et 80 ans. Le sex-ratio H/F a été de 8.7. Le logiciel de régression SPSS (version 11.5) a été utilisé pour identifier les facteurs de risque de fistule grâce à une analyse univariée puis multivariée. Résultats. - La prévalence de la fistule bronchique après une pneumonectomie a été de 8 %. Les facteurs préopératoires qui ont augmentés de façon significative le taux de fistule bronchique à l'analyse univariée ont été le tabagisme chronique (p < 0,001), l'existence de BPCO (p = 0,001) et d'un antécédent de chirurgie pulmonaire (p = 0,01). Les données opératoires comme une exérèse pulmonaire droite (p < 0,001), le type de suture bronchique réalisé (p = 0,03) ainsi que qu'une pneumonectomie élargie à l'oreillette (p = 0,03) ont été des facteurs de risque significatifs. À la régression logistique les facteurs de risque significatifs ont été le tabagisme chronique (p = 0,002), l'existence de BPCO (p = 0,003), d'une chirurgie pulmonaire antérieure (p = 0.03) et le côté droit de la pneumonectomie (p < 0,001). L'indication de la pneumonectomie n'a été retenue ni par l'analyse univariée, ni par la régression logistique comme facteur de risque. Conclusion. - Les facteurs prédictifs d'une fistule bronchique après une pneumonectomie sont dominés par les comorbidités respiratoires. Pour la prévenir, nous insistons sur l'arrêt du tabac, une meilleure préparation respiratoire et l'acquisition d'un protocole adapté de traitement du moignon bronchique après une pneumonectomie notamment à droite.