Ulcérations muqueuses persistantes. Une complication rare de nécrolyse épidermique toxique.
Auteurs : Sibaud V1, Fricain JC, Léauté-Labrèze C, Campana F, Taieb AIntroduction. Des séquelles peuvent être observées après nécrolyse épidermique toxique. La persistance d'ulcérations muqueuses ne fait pas partie des complications classiquement décrites. Nous rapportons ici deux observations d'ulcérations muqueuses (génitale et buccale) ayant persisté plusieurs mois après une nécrolyse épidermique toxique. Observations. Cas n° i. Une fillette de 9 ans consultait pour une ulcération vulvaire douloureuse persistante apparue au cours d'une nécrolyse épidermique toxique survenue 9 mois auparavant. Il s'agissait d'une ulcération vestibulaire bien limitée. La biopsie muqueuse était refusée. La lésion persistait plus d'un an après l'épisode aigu. Cas n° 2. Trois mois après un épisode de nécrolyse épidermique toxique avec atteinte cutanéo-muqueuse sévère, un homme de 73 ans était adressé pour la persistance d'une ulcération linguale à bords nets, de 9 cm de grand axe. L'étude histologique et l'immunofluorescence directe étaient non contributives. Après une surveillance clinique, des injections intralésionnelles de corticoïdes étaient pratiquées et l'ulcération régressait progressivement en 13 mois. Discussion. Les complications des nécrolyses épidermiques toxiques surviennent surtout à la phase aiguë. Plus tardivement, les séquelles les mieux documentées sont ophtalmologiques. Les complications cutanées les plus fréquentes sont des dyschromies et des dystrophies de la tablette unguéale. Nous rapportons deux observations d'ulcérations muqueuses persistantes plusieurs mois après l'épisode aigu. Cette complication, qui n'a été qu'exceptionnellement rapportée dans la littérature, reste de mécanisme non élucidé.