Arthrose radioscaphoïdienne traitée par autogreffe ostéocartilagineuse après résection proximale du scaphoïde: technique et résultats d'une série préliminaire de 10 cas.
Auteurs : Lepage D1, Obert L, Clappaz P, Hampel C, Garbuio P, Tropet YL'arthrose radioscaphoïdienne est habituellement une complication de la pseudarthrose du scaphoïde ou des disjonctions scapholunaires chroniques. Face aux techniques chirurgicales classiques proposées pour cette lésion dégénérative, nous proposons une technique originale de reconstruction : la résection partielle proximale du scaphoïde associée à une interposition d'un espaceur biologique constitué par un greffon ostéocartilagineux prélevé aux dépens d'une côte. Le but de cette étude est de présenter les modalités techniques de cette intervention et de rapporter les résultats préliminaires obtenus chez dix patients, atteints d'arthrose radiocarpienne, opérés entre 1994 et 2001. Nous avons réalisé une étude rétrospective chez 10 patients opérés de 1994 à 2001 d'une arthrose radioscaphoïdienne débutante compliquant dans 8 cas une pseudarthrose du scaphoïde et dans 2 cas une disjonction scapholunaire chronique. La technique opératoire était une résection partielle proximale du scaphoïde associée à une interposition d'un greffon ostéocartilagineux prélevé aux dépens d'une côte. L'examen clinique à la dernière révision étudiait la douleur, la mobilité, la force de la poigne, l'activité des patients et leur satisfaction. Une étude radiologique permettait d'évaluer le délai de consolidation radiologique et une étude IRM, la vitalité du greffon ostéocartilagineux. Le recul moyen lors de la dernière révision était de 4,6 ans. Lexamen clinique donnaient 8 résultats excellents ou bons, 1 moyen et 1 échec de la méthode (luxation du greffon). Tous les patients étaient satisfaits ou très satisfaits sauf un (échec). La consolidation radiologique était acquise à 3 mois dans 9 cas. Quatre patients avaient bénéficié d'une IRM à 13 mois et n'avaient aucun signe de nécrose, une consolidation à l'interface greffon-scaphoïde et aucune métaplasie osseuse au niveau du cartilage. Face aux arthrodèses partielles du carpe et aux résections de la première rangée du carpe, cette technique palliative, tente de reconstruire le pôle proximal du scaphoïde carpien dans les stades précoces de l'arthrose radioscaphoïdienne chez des patients jeunes. Comme pour les arthroplasties par implants de scaphoïdes, nous cherchons à travers cette greffe, à redonner une hauteur satisfaisante au scaphoïde, en interposant après résection de ses » proximaux un espaceur biologique. Les résultats de cette technique sont encourageants mais doivent être nuancés car notre série est courte et le recul moyen reste pour le moment insuffisant.