Introduction. –Les effets secondaires musculaires des statines (inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase) comportent une myopathie, des myalgies, une myosite ou une authentique rhabdomyolyse. Plus récemment, la survenue de maladies auto-immunes de type lupus, vascularite, polymyosite ou dermatomyosite a été rapportée au cours d'un traitement par statines.Exégèse. –Nous rapportons un cas de dermatomyosite chez une patiente traitée par pravastatine (Elisor®) depuis deux ans. Le diagnostic est établi devant les signes cliniques cutanés et musculaires et l'élévation des CPK (40 N) tandis que les examens immunologiques sont négatifs, avec un électromyogramme (EMG) et une biopsie musculaire quasiment normaux. Le traitement par pravastatine est arrêté. La patiente récupère en trois mois, sous traitement par corticothérapie locale. La recherche d'un cancer est négative. L'analyse de la littérature confirme la rareté de cette association en trouvant huit autres cas. L'élévation des CPK est constante. La biopsie musculaire et/ou l'électromyogramme ont conforté le diagnostic dans la moitié des cas. Le traitement a été arrêté chez tous les patients et six ont reçu une corticothérapie générale pour obtenir cette amélioration. Tous sauf un ont guéri, une patiente décédant d'une fibrose pulmonaire extensive malgré un traitement immunosuppresseur par cyclophosphamide (Endoxan®).Conclusion. –Une dermatomyosite survenant chez un patient traité par statines doit faire discuter la responsabilité du traitement dans l'apparition de la maladie et impose son arrêt. L'évolution de la maladie, parfois spontanément favorable, peut aussi nécessiter le recours aux traitements usuels, corticothérapie générale en premier lieu.