ObjectifsÉvaluer la fréquence des symptômes d’allure psychotique (SAP) les plus souvent rencontrés chez l’adulte en consultation de médecine générale, préciser leurs caractéristiques principales et leurs modalités de prise en charge thérapeutique.MéthodesEnquête épidémiologique observationnelle réalisée auprès de 1 200 médecins généralistes sélectionnés de façon aléatoire et équilibrée sur l’ensemble du territoire métropolitain. La présence ou non de SAP était définie par l’existence de symptômes modifiés de l’échelle BPRS (Brief Psychiatric Rating Scale). Pendant 2 semaines d’enquête, les médecins comptabilisaient quotidiennement le nombre total de consultants dont le nombre d’adultes et ceux avec SAP; une description plus complète des caractéristiques et des modalités de prise en charge des 3 premiers patients adultes ayant des SAP (sélection chronologique) était réalisée.RésultatsLa fréquence moyenne de patients adultes ayant des SAP était de 4,9 ± 8,1 %, intervalle de confiance à 95 % compris entre 4,4 et 5,4 % sur 12618 journées de consultations évaluées. L’âge moyen des patients avec SAP était de 52 ans avec un ratio femme/homme équilibré. 18,6 % des patients étaient, au moment de la consultation, en invalidité ou en arrêt maladie en raison de la pathologie psychiatrique. 35,3 % des patients n’avaient pas d’antécédent psychiatrique connu. Plusieurs SAP étaient associés chez 95,2 % des patients. Les principaux étaient “modification du comportement, de la présentation, du mode relationnel” (62,0 %), “conduites sociales inadaptées, bizarres” (48,2 %), “tendance dépressive” et “troubles anxieux” (49,7 et 42,2 %), “idées délirantes” ou “pensée désorganisée” (29,3 et 26,9 %). La prise en charge est essentiellement ambulatoire.ConclusionNous avons observé une fréquence plus importante que prévue des symptômes d’allure psychotique rencontrés chez l’adulte en consultation de médecine générale.