ObjectifsCaractériser les conducteurs déments et analyser les habitudes de conduite de ces patients.MéthodesL’enquête a été menée avec les neurologues et les gériatres de la Région Poitou-Charentes. Un questionnaire était proposé aux patients suivis pour démence, qui se présentaient à la consultation pendant le mois de janvier 2004. Les patients inclus devaient avoir un scoreMini-Mental State(MMS) ≤ 25. Nous avons comparé les caractéristiques épidémiologiques des patients conducteurs et non-conducteurs et nous avons répertorié les habitudes de conduite.RésultatsSoixante-quinze praticiens ont été contactés ; 27 (36 %) ont accepté de participer à l’étude. Cent quarante-six patients ont été inclus : 74 femmes et 72 hommes. Le score MMS moyen était de 17,6 ± 5,6 [0-25]. Cinquante-deux patients étaient conducteurs au moment de l’étude et 48 avaient arrêté, dont 9 à la suite d’un accident. Par comparaison au groupe des non-conducteurs, l’analyse par régression logistique trouvait 3 variables déterminantes: les conducteurs étaient surtout des hommes (p = 0,0002) d’âge moyen significativement plus bas (p = 0,001) et atteints d’une démence au diagnostic le plus récent (p = 0,003). La conduite était occasionnelle (≤ 3 fois par semaine) pour la moitié des patients, le plus souvent en période diurne et sur des trajets courts. Un conducteur avait été impliqué dans un accident au cours de l’année écoulée.DiscussionIl existe une prise de conscience de la dangerosité avec évitement des habitudes de conduite trop à risque. Le score MMS n’apparaît pas comme une variable déterminante par rapport au fait de conduire. L’analyse des habitudes de conduite apparaît utile mais l’élaboration de tests simples est nécessaire pour juger de l’aptitude à la conduite.