Syndrome de Stevens-Johnson et nécrolyse épidermique toxique à Lomé (Togo): profil évolutif et étiologique de 40 cas.
Auteurs : Pitché P1, Padonou CS, Kombate K, Mouzou T, Tchangai-Walla KIntroduction. Le Syndrome de Stevens-johnson (SSJ) et la nécrolyse épidermique toxique (TEN) sont des toxidermies graves dont le pronostic dépend, en grande partie, de la qualité de leur prise en charge. Ce travail a eu pour objectif de déterminer le profil évolutif et étiologique des cas de SSj/NET observés en milieu hospitalier à Lomé (Togo). Méthodologie. Il s'agissait d'une étude rétrospective menée de 1992 à 2001 à partir des dossiers de malades hospitalisés dans les services de dermatologie et de réanimation des brûlés du centre hospitalier universitaire de Lomé. Les dossiers des malades retenus répondaient aux critères de classification internationale de SS)/TEN. Résultats. Nous avons recensé 40 cas de SSj/NET (27 cas de SS), 12 cas de NET, 1 cas de forme frontière). L'âge moyen était de 30 ± 7 ans, et le sex-ratio (homme/femme) de 1,5. Le délai moyen de suivi après l'hospitalisation était de 2 mois (extrêmes : 4 semaines et 8 mois). La sérologie VIH était connue dans 20 cas (13 cas de SSj et 7 cas de NET). Elle était positive dans 10 cas (5 cas au cours de la NET, et 5 cas au cours du SS)). Cinq des 12 malades (41,7 p. 100) souffrant de NET sont décédés (tous étaient infectés par le VIH) contre 2 des 27 malades (7,4 p. 100) atteints de SSj (les deux malades étaient aussi infectés par le VIH). Les principaux médicaments en cause étaient: les sulfamides anti-infectieux (16 cas ; 40 p. 100) ; l'association rifampicine-isoniazide (7 cas ; 17,9 p. 100) ; les antiépileptiques (5 cas ; 12,5 p. 100) ; les aminopénicillines (4 cas ; 10 p. 100); les anti-inflammatoires non stéroïdiens (2 cas ; 5 p. 100). Les médicaments chinois de nature indéterminée étaient impliqués dans 3 cas de SSJ. Aucun médicament n'a formellement été identifié au cours de 3 cas de SSj Discussion. Notre étude confirme la rareté de SSJ/NET. Il s'agit d'affections de mauvais pronostic surtout dans les pays en développement sous médicalisés. L'étude suggère que l'existence d'une infection opportuniste due à l'immunodépression du VIH constitue un facteur de mauvais pronostic au cours de SSj/NET. Les sulfamides anti-infectieux et l'association rifampicine-isoniazide sont les médicaments fréquemment en cause au Togo.