Le trouble schizoaffectif est une affection fréquente puisqu’il représenterait entre 10 et 30 % des admissions pour trouble psychotique en milieu psychiatrique. Depuis sa description initiale par Kasanin en 1933, le concept de trouble schizo-affectif a connu de nombreux changements dans sa définition.Les critères diagnostiques actuels du DSM IV et de l’ICD-10 diffèrent notamment par l’accent respectif mis sur la nature des symptômes, en particulier celle des symptômes psychotiques, et le chevauchement dans le temps de ces symptômes et des troubles de l’humeur. Différentes formes cliniques du trouble ont été proposées, en particulier une forme bipolaire et une forme dépressive. Parmi les nombreux modèles explicatifs, les auteurs actuels privilégient, sur la base des données empiriques disponibles, l’hypothèse d’une appartenance à un spectre psychotique unitaire dont la vulnérabilité pourrait être activée à l’occasion d’un épisode thymique. Sur le plan pharmacologique, malgré l’absence de recommandations thérapeutiques existantes, les antipsychotiques de seconde génération, utilisés en monothérapie ou en association, semblent constituer la base du traitement, à court comme à long terme.