Les découvertes scientifiques des dernières décennies portant sur les possibles interventions au niveau de l'embryon ont fait naître des questions dans la société sur les limites et les jalons à fixer à ces pratiques. Une première fois en 1994, un débat parlementaire avait permis de définir un modèle français de bioéthique à travers les lois du même nom. Ces lois, entre autres mesures, permettaient dans un cadre très strict la pratique du diagnostic préimplantatoire (DPI). Des progrès techniques concernant le DPI étant survenu et ayant entraîné de nouvelles questions portant notamment sur la réalisation de bébés médicaments, la représentation nationale vient de se prononcer à nouveau par une loi. Celle-ci rejette et interdit la conception de bébé médicament au profit de celle de bébé du double espoir qui est désormais autorisée. Espoir premier d'une grossesse au terme de laquelle naîtra un enfant sain. Espoir second que l'enfant ainsi conçu avec le concours du DPI puisse aider au traitement d'un aîné malade. S'étant dotée d'une législation spécifique à deux reprises en dix ans, la France occupe une position particulière dans une Europe aux attitudes disparates en matière de bioéthique et plus particulièrement de DPI.