Les signes habituels de l’endométriose génitale sont la dysménorrhée secondaire, la dyspareunie profonde, les douleurs pelviennes chroniques et l’infertilité. Les formes extra-génitales entraînent des manifestations très évocatrices apparaissant en période menstruelle telles que les hémoptisies, les rectorragies ou l’hématurie.La forme se manifestant par une ascite récidivante est exceptionnelle. Quarante et un cas ont été publiés de 1954 à nos jours. L’observation que nous rapportons ici concerne une femme noire de 28 ans, nullipare, ayant présenté à plusieurs reprises une ascite hémorragique abondante. Elle a subi, à chaque épisode de poussée ascitique, une cœlioscopie évacuatrice. Les biopsies péritonéales ont permis d’établir le diagnostic et d’éliminer les autres causes d’ascite hémorragique (hypertension portale, carcinose péritonéale, cancer de l’ovaire, tuberculose péritonéale, malacoplakie, cirrhose). Une grossesse a été obtenue par fécondationin vitro, permettant la naissance à 36 semaines d’aménorrhée d’un enfant bien portant. Quatre mois après l’accouchement, on observait à nouveau une ascite, de moyenne abondance.Cette forme d’endométriose se caractérise par l’importance de la fibrose, avec possibilité d’atteinte des organes extra-génitaux pelviens ou abdominaux. L’ascite serait la conséquence directe de l’inflammation péritonéale. Les cellules inflammatoires présentes au sein des foyers d’endométriose sécréteraient des facteurs de croissance susceptibles d’entretenir la fibrose. Le caractère hémorragique de l’ascite serait en rapport avec une angiogenèse accrue.Le traitement n’est pas codifié. L’hystérectomie avec annexectomie bilatérale est le seul traitement radical. Ses indications sont cependant exceptionnelles en raison du jeune âge des patientes. En cas de stérilité, on peut recommander de privilégier les analogues de la GnRH et de recourir au besoin à la fécondationin vitro. Un suivi au long cours est nécessaire en raison de la fréquence des récidives.