L'augmentation globale de l'incidence des cancers observée depuis 20 ans chez l'adulte comme chez l'enfant s'est associée à des progrès considérables dans la prise en charge diagnostique et thérapeutique, avec un taux de survie à long terme atteignant les 70 %. L'amélioration de l'efficacité des thérapeutiques passe par une augmentation de leur toxicité, parmi lesquelles les altérations du tissu gonadique sont de loin les plus fréquentes. Chez la petite fille, la congélation du tissu ovarien est devenue une pratique accessible et l'utilisation du tissu ovarien par greffe semble ouvrir des perspectives intéressantes. Chez le garçon pubère, l'autoconservation de spermatozoïdes éjaculés est envisageable, alors qu'en cas d'échec ou d'impossibilité de réalisation de ce recueil mais aussi chez le garçon non pubère, le prélèvement chirurgical du tissu testiculaire et sa congélation doivent être envisagés. Les protocoles de congélation des spermatozoïdes, cellules pauvres en cytoplasme, éjaculés ou isolés à partir d'une biopsie testiculaire, sont bien établis. Cependant, la congélation du tissu testiculaire adulte entier est moins répandue. Les protocoles de congélation des spermatozoïdes ne sont pas transposables aux cellules germinales immatures, les spermatogonies, cellules riches en cytoplasme présentent une certaine vulnérabilité à la congélation. Ainsi, les protocoles de congélation ne sont pas encore établis dans des modèles animaux et chez l'Homme. La congélation du tissu testiculaire peut s'envisager sous la forme de fragments ou après isolement d'une suspension de cellules germinales. Le tissu testiculaire immature congelé serait alors utilisable soit après maturation in vitro des cellules germinales, soit par transplantation des cellules germinales ou du tissu entier par greffe allogénique voire par xénogreffe.