Fractures récentes du scaphoïde (moins de trois semaines).
Auteurs : Schernberg F1Les fractures du scaphoïde carpien représentent 70 à 80 % des traumatismes du carpe. La discrétion des symptômes initiaux et leur résolution rapide font qu'elles sont encore de nos jours, souvent découvertes et traitées avec retard malgré l'amélioration croissante des procédés d'imagerie. La forme très particulière du scaphoïde et sa situation profonde rendent difficile l'analyse des clichés radiographiques. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à s'entourer d'un examen scintigraphique ou IRM. La fracture du scaphoïde survient le plus souvent chez l'homme jeune et actif n'acceptant qu'avec réticence le traitement orthopédique. Ainsi, l'amélioration de la qualité des vis d'ostéosynthèse et les progrès des procédés de contrôle peropératoire par la radioscopie et/ou l'arthroscopie, font que le vissage percutané des fractures non déplacées tend à prendre une place de plus en plus importante au détriment du traitement orthopédique. Cette option est tout à fait justifiée dans les cas de fracture de siège proximal ou en cas de fractures vues avec retard. En revanche, dans les autres cas, si on envisage un vissage percutané uniquement en raison d'un impératif d'ordre sportif ou professionnel, il faut être certain de pouvoir obtenir un montage solide permettant de limiter la durée d'immobilisation. En cas de fracture déplacée, l'ostéosynthèse est la règle, les modalités variant en fonction du siège de la fracture et des habitudes personnelles. Enfin, dans le cas de fractures complexes associant un grand déplacement et des lésions ligamentaires importantes, il faut envisager une réduction précise et la réparation de toutes les composantes. Il peut parfois être nécessaire d'envisager une greffe d'os d'emblée. Il faut aussi savoir rechercher et reconnaître l'existence de lésions cartilagineuses car elles assombrissent le plus souvent la qualité du résultat final.