De nombreuses techniques dites « alternatives » à l'analgésie péridurale pour le travail ont été décrites : elles sont toutes peu efficaces et certaines présentent des effets secondaires maternels et néonatals notables. Néanmoins, ces méthodes peuvent procurer une bonne satisfaction maternelle. Elles sont donc indiquées lorsque l'analgésie péridurale est indisponible ou contre-indiquée. L'utilisation des morphiniques par voie systémique nécessite une surveillance respiratoire maternelle, une oxygénothérapie et/ou une oxymétrie de pouls. Les morphiniques peuvent aussi réduire la variabilité du rythme cardiaque fœtal et entraîner une dépression respiratoire néonatale ; l'emploi de naloxone est donc largement indiqué chez le nouveau-né. La péthidine (Dolosal®), responsable d'une dépression respiratoire néonatale prolongée, doit être abandonnée. La nalbuphine (Nubain®) entraîne moins de nausées–vomissements maternels et moins de dépression respiratoire néonatale retardée. La PCA intraveineuse utilisant le fentanyl ou le sufentanil apparaît actuellement comme la meilleure technique. L'alfentanil semble moins efficace et pourrait induire plus d'effets néonatals. Le rémifentanil en PCA intraveineuse est la technique la plus efficace, mais son maniement est délicat dans le cadre de la surveillance discontinue habituellement mise en œuvre en maternité. Le protoxyde d'azote à 50 % a une efficacité analgésique très modeste, mais également très peu d'effets secondaires. Son association à un morphinique systémique n'est toutefois pas recommandée en routine car elle expose à un risque élevé de désaturation maternelle. L'emploi d'une concentration subanesthésique de sévoflurane a été décrit ; il est plus efficace que le protoxyde d'azote mais les conditions de sécurité pour son administration en maternité restent à préciser.