ButsCette enquête se propose d’analyser les conséquences de l’obésité maternelle sur le déroulement du travail, l’accouchement, la délivrance et les critères néonataux, à l’exclusion des autres pathologies pouvant modifier la prise en charge obstétricale.Population et méthodesEnquête rétrospective sur une année, dans un service universitaire de gynécologie obstétrique de niveau III. Le critère d’inclusion de la corpulence est l’IMC ; l’obésité étant définie par un IMC supérieure à 30. Les critères d’exclusion étaient L’HTA, la toxémie gravidique, le diabète suivi/gestationnel, pathologies cardio-pulmonaires maternelles, le bassin chirurgical, l’utérus cicatriciel, les grossesses multiples et les présentations non céphaliques. Deux groupes obèses/non obèses ont été constitués après appariement sur l’âge la taille et la parité.RésultatsLe taux d’accouchements post-termes était plus élevé chez les femmes obèses (p = 0,04), les déclenchements plus fréquents (p = 0,05), la durée de travail plus longue dans la première phase (p = 0,003) ; le taux de césariennes était sept fois plus élevé (14,6 % versus 2,1 %) et le poids moyen des nouveau-nés significativement plus élevé (p = 0,01). L’analyse multivariée permettait de retenir comme facteurs statistiquement liés à l’obésité maternelle : une durée plus élevée de la première phase de travail, un accouchement par voie basse spontané moins fréquent, un taux plus élevé de césariennes et une stagnation de la dilatation plus grande.ConclusionCette étude permet de mettre en évidence que l’obésité maternelle est un facteur de risque isolé de complications durant la grossesse indépendamment des complications habituelles de l’obésité que sont le diabète gestationnel ou l’HTA gravidique. Elle compromet le bon déroulement du travail et de l’accouchement. La grossesse de la femme obèse doit être considérée comme « à risques » et cela indépendamment des complications maternelles ; il faut sensibiliser la femme obèse à l’importance d’un équilibre alimentaire pour elle-même et son enfant. La présence d’un adulte obèse multiplie par quatre le risque d’obésité chez les enfants.