IntroductionDepuis 2004, le concours de l’internat en médecine a été remplacé par les épreuves classantes nationales. Même si le profil de l’étudiant qui réussissait ce concours semblait plus ou moins stéréotypé, il n’a jamais fait l’objet d’une analyse méthodique.ObjectifDéterminer les facteurs de réussite à l’ancien concours d’internat en médecine.MéthodesDeux cent quarante-deux étudiants de 4 promotions consécutives (1989 à 1992) de la faculté de médecine de St-Étienne (42) ont été étudiés par régression logistique. Les facteurs étudiés étaient le sexe, la profession du chef de famille, l’âge au moment du baccalauréat, la série du bac, la mention au bac, le redoublement du premier cycle des études médicales (PCEM1), le classement en PCEM1, le nombre de certificats repassés en session de rattrapage ou l’année suivante (appelé dette) au cours du deuxième cycle des études médicales (DCEM), enfin le classement obtenu à 5 certificats de faculté, jugés représentatifs du concours, ainsi que le certificat de synthèse clinique et thérapeutique (CSCT).RésultatsLes 95 étudiants (59 %) non concourant à l’internat présentaient des caractéristiques différentes de ceux qui concouraient. Ils avaient plus souvent du retard au début des études médicales (p = 0,003), une mention passable ou assez bien au bac (p = 0,023), redoublé le PCEM1 (p = 0,001), été classés dans les deux derniers tiers de leur promotion en PCEM1 (p = 0,001), eu plus d’une dette durant le DCEM (p = 0,007), été classés dans les deux derniers tiers de leur promotion pour les certificats et le CSCT (p < 0,001). Parmi les 147 étudiants ayant concouru, 102 (69 %) ont réussi l’internat. La régression logistique a identifié 3 facteurs prédictifs de réussite à l’internat : être en avance ou à l’âge au moment du bac -odds ratio(OR) ajusté 7,79, intervalle de confiance (IC) 95 % : 1,59-38,13 - ; n’avoir eu au maximum qu’une dette (OR ajusté 16,51 [1,88-144,78]) ; être classé dans le premier tiers de sa promotion pour les certificats et le CSCT (OR ajusté 7,84 [2,42-25,41]).ConclusionCette étude confirme objectivement que la régularité de travail et des stratégies d’apprentissage efficientes, acquises tôt et poursuivies tout au long cours des études médicales, étaient un gage de réussite au concours d’internat ancienne formule. Il faudra vérifier que la population d’étudiants en médecine optant pour une stratégie continue de l’effort sera aussi celle qui se classera à l’épreuve classante nationale dans les meilleurs rangs.