But de l'étude. –Évaluer les pratiques de pose des cathéters centraux dans les unités de néonatologie et la survenue d'épanchements péricardiques (EP) au cours des cinq dernières années.Matériel et méthode. –Enquête par questionnaire sur la période 1999–2004 auprès de 38 centres (16 niveaux II, 22 niveaux III). Étude rétrospective des cas d'EP dans cinq centres.Résultats. –Trente-quatre centres (89 %) ont répondu. Les positions acceptées des extrémités des cathéters étaient la jonction oreillette droite–veine cave (OD–VC) pour 76 % des centres, la VC pour 58 %, et dans l'OD pour 11 %. Cinquante pour cent des centres ont été exposés aux EP. Seize dossiers d'EP provenant de cinq centres ont été étudiés : âge médian de 31 semaines d'aménorrhée (SA) (extrêmes : 26,1–40 SA), délai médian entre la pose du cathéter et la survenue de l'EP de 3,2 jours (0,4–13,5) ; cathéters impliqués : sept cathéters veineux ombilicaux, huit percutanés, deux sous-claviers. Dans tous les cas, l'extrémité du cathéter était en position intracardiaque à la pose avec retraits insuffisants dans 13 cas. Cliniquement, l'EP a été révélé par un arrêt cardiaque (huit cas), une instabilité cardiorespiratoire (six) ou était asymptomatique (deux) avec augmentation de l'index cardiothoracique (11/16) et cathéter intracardiaque (15/16). Le diagnostic a été fait par l'échographie dans 14 cas, en post-mortem dans un cas. La prise en charge a associé ponction péricardique (13 cas) et retrait du cathéter (12 cas). L'évolution s'est faite vers le décès dans quatre cas, et deux enfants ont gardé des séquelles neurologiques.Conclusion. –La survenue d'EP est associée à la position intracardiaque du cathéter. Sa position doit être vérifiée systématiquement par radiographie ou échographie. Toute symptomatologie cardiorespiratoire inexpliquée chez un nouveau-né porteur d'un cathéter central doit faire évoquer un EP.