Anomalies des cellules de l'immunité naturelle et risque infectieux chez le patient diabétique.
Auteurs : Moutschen M1Cette revue analyse la littérature récente concernant le risque d’infections sévères chez le patient diabétique et l’impact possible du diabète sur le fonctionnement des cellules de l’immunité naturelle. Bien qu’il subsiste de nombreuses controverses quant à l’incidence réelle des infections chez le patient diabétique, de nombreux travaux confirment que le diabète est un facteur de mauvais pronostic dans les pneumonies communautaires et que les bactériémies, notamment à pneumocoque, sont plus fréquentes chez les diabétiques. Les polynucléaires neutrophiles sont clairement affectés par l’état diabétique : d’une part, leur activité antimicrobienne est altérée par l’hyperglycémie, via l’inhibition de la glucose-6-phosphate deshydrogénase (G6PD) ou la consommation du NADPH dans le cycle des polyols; d’autre part, la voie AGE/RAGE/NF- κB, impliquée dans les complications chroniques du diabète, pourrait aussi amplifier les phénomènes inflammatoires systémiques associés aux infections et générer une mortalité plus grande chez le patient diabétique infecté. Ceci plaide pour la vaccination systématique de tous les personnes diabétiques contre le pneumocoque et contre l’influenza, pour la prise en compte du diabète parmi les facteurs pronostiques péjoratifs de la pneumonie communautaire et pour une insulinothérapie intensive des patients diabétiques développant une infection sévère.