Anesthésie du malade hypertendu.
Auteurs : Berroëta C1, Provenchère S, Quintard H, Ibrahim H, Paquin S, Philip IL'HTA est une affection fréquente chez l'adulte. C'est un des principaux facteurs de risque d'athérome. L'anesthésiste est très fréquemment amené à prendre en charge des patients hypertendus, traités ou non, chez lesquels le principal risque lors de cette période tient à l'éventuelle coronaropathie associée. L'évaluation préopératoire doit donc s'assurer du contrôle de l'HTA, de l'existence d'une éventuelle atteinte viscérale, et surtout de rechercher une maladie coronaire sous-jacente et d'en évaluer la gravité. Le type de chirurgie conditionne le risque de complications cardiovasculaires et donc le bilan préopératoire. Il est recommandé de contrôler les chiffres de PA à des valeurs inférieures à 180 mmHg (PAS) et 110 mmHg (PAD) en préopératoire. Les dihydropyridines et les β-bloquants sont les molécules les plus utilisées lors de la phase périopératoire pour leur efficacité, leur tolérance et leur maniabilité. Plusieurs études récentes ont démontré le bénéfice de l'utilisation des β-bloquants chez les malades coronariens ou à risque de l'être lors de cette période (pour de la chirurgie lourde): diminution des complications cardiaques graves et de la mortalité postopératoire, mais aussi amélioration du pronostic à moyen et long terme. Aucun type d'anesthésie n'a fait preuve de sa supériorité. Le respect d'impératifs hémodynamiques (éviter les épisodes d'hypotension sévère et de tachycardie) réduit l'incidence des complications ischémiques. La stabilité hémodynamique est obtenue grâce à une anesthésie adaptée et à l'emploi d'agents intraveineux, vasoconstricteurs ou vasodilatateurs, et des β-bloquants (esmolol). Le diagnostic de l'infarctus du myocarde périopératoire repose sur le dosage des isoformes cardiaques des troponines (Tnl ou TnT).