ButLe syndrome des antiphospholipides est défini par l’association d’au moins un événement clinique (thrombose artérielle et/ou veineuse, pertes fœtales) à la présence d’anticorps dirigés contre les phospholipides. Il peut être associé au lupus systémique ou survenir isolément. Le but de cette observation est de montrer que l’atteinte vasculaire oculaire peut être révélatrice de ce syndrome et que son diagnostic est d’autant plus important que le pronostic oculaire et même vital de ces patients souvent jeunes peut être en jeu.ObservationNous rapportons le cas d’une jeune fille âgée de 20 ans, suivie et traitée pour lupus systémique depuis deux ans, qui, suite à l’arrêt brutal de son traitement médical, a présenté une baisse soudaine et bilatérale de l’acuité visuelle. L’examen du fond d’œil et l’angiographie rétinienne à la fluorescence ont révélé une occlusion vasculaire rétinienne sévère et bilatérale. Le syndrome des antiphospholipides a été posé devant l’apparition d’anticorps anti-cardiolipines. Sous traitement, l’évolution a été marquée par une légère amélioration fonctionnelle oculaire au début, suivie d’une dégradation de l’état général au bout de 3 mois avec décès de la patiente dans un tableau d’embolie pulmonaire grave.Commentaire et conclusionUne occlusion d’artère ou de veine centrale de la rétine chez le sujet jeune doit faire rechercher le syndrome des antiphospholipides. La bilatéralité de l’occlusion vasculaire constitue un facteur de gravité de par ses conséquences sur le pronostic fonctionnel visuel mais aussi vital puisqu’elle peut être le signal d’alarme de l’extension de la maladie à d’autres vaisseaux de l’organisme. Une occlusion vasculaire rétinienne sévère du sujet jeune doit faire rechercher un syndrome des antiphospholipides, et ce d’autant plus que le pronostic fonctionnel et surtout vital peut être en jeu.