La fasciite nécrosante est une dermohypodermite bactérienne avec nécrose de l'aponévrose superficielle habituellement due àStreptococcus pyogenes. Elle complique rarement un acte chirurgical de la face ou du cou. Nous rapportons un cas de fasciite nécrosante, survenue dans les suites opératoires d'une chirurgie mineure de la face. Le patient, sans antécédent âgé de 86 ans, était opéré d'un épithélioma spinocellulaire sous-anesthésie locale. Douze heures après, il décrivait des douleurs faciales insomniantes, ainsi qu'un œdème périorbitaire et une fièvre. Après 24 heures d'évolution, une antibiothérapie parentérale était instaurée et il était constaté au bloc opératoire un œdème associé à une large zone de ramollissement nécrotique des tissus sous-cutanés de la face, des paupières et du cou. Le patient était ensuite transféré en réanimation chirurgicale. Les prélèvements bactériologiques peropératoires étaient positifs àS. pyogenes. Les soins chirurgicaux quotidiens (excision, nettoyage, drainage, et réfection des pansements au bloc opératoire) permettaient une bonne évolution des plaies. La durée totale de l'antibiothérapie était de quinze jours. Notre observation souligne l'importance d'évoquer rapidement ce diagnostique puisque l'excision chirurgicale précoce s'accompagne d'un meilleur pronostic, et que l'antibiothérapie seule est inopérante pour la guérison du patient. Les signes locaux doivent alerter, ils présentent une cinétique d'évolution très rapide. Les anti-inflammatoires doivent être contre-indiquées devant toute suspicion d'infection des parties molles : ces dernières peuvent aggraver les lésions, masquer les signes d'alarme et retardent le traitement chirurgical.