Voyage vers la démence
Auteurs : Rigaux N1Le journal d'Annie Ernaux, Je ne suis pas sortie de ma nuit, relatant son expérience de l'accompagnement de sa mère atteinte de la maladie d'Alzheimer est analysé pour comprendre ce qui permet à l'auteur de se rapprocher de sa mère en dépit de sa maladie. Comment parvient-elle à échanger avec sa mère jusqu'au terme du processus démentiel ? Deux défis indissociables de l'aidant sont mis en évidence, permettant lorsqu'ils sont rencontrés d'entretenir un lien de qualité : 1) accepter non seulement de donner mais de recevoir du dément son expérience singulière de l'humanité comme ayant une pertinence pour sa propre vie d'homme ; 2) reconnaître le sujet dément comme humain à part entière, ce qui suppose un décentrement par rapport à l'anthropologie cartésienne classique.