L'objectif de ce travail était de comparer les enregistrements électrogoniométriques de la marche d'un groupe témoin de 9 sujets et de 2 groupes de sujets porteurs de prothèses totales de genou, conservant ou sacrifiant le ligament croisé postérieur (LCP), comportant respectivement 10 et 6 patients. La marche a été étudiée en terrain plat à 3 vitesses différentes. Nous avons recueilli les angles de flexion-extension du genou et les principaux paramètres spatio-temporaux de la marche. La marche s'effectuait de la même façon avec les prothèses conservant ou sacrifiant le LCP, malgré les différences théoriques de cinématique articulaire entre les deux implants. Il existait une modification de la phase d'appui, pendant laquelle l'amplitude de flexion était liée à la vitesse et était diminuée dans le groupe des prothèses. Cette diminution d'amplitude se répercutait probablement sur la qualité de la marche car elle était corrélée avec une diminution des paramètres spatio-temporaux en rapport avec la performance de la marche. Nous avons attribué cette diminution d'amplitude pendant la marche, que la mobilité sans appui ne laissait pas prévoir, par une interaction entre la cinématique articulaire, le système musculo-ligamentaire et le schéma locomoteur.