Immédiatement après la propagation d’un influx nerveux, l’inactivation des canaux sodiques consécutive à leur ouverture induit transitoirement une altération de la capacité de l’axone à générer un nouveau potentiel d’action. Cet état d’inexcitabilité est dans un premier temps total, définissant la période réfractaire absolue, puis partiel, définissant la période réfractaire relative. Il existe schématiquement deux types de protocole de stimulation permettant de mesurer les valeurs de période réfractaire : les méthodes de « double choc » et de « collision ». La période réfractaire a été évaluée dans diverses conditions et apparaît sensible à de nombreux facteurs physiologiques et méthodologiques. Ainsi, si les résultats obtenus sont directement liés aux propriétés du tronc nerveux étudié, ils dépendent aussi des caractéristiques des sujets ou des conditions environnantes, et surtout des techniques de stimulation et d’analyse utilisées. Par ailleurs, différentes études ont mis en évidence un allongement de la période réfractaire chez des patients souffrant de neuropathie métabolicocarentielle (alcoolique, diabétique) ou toxique. La constatation d’une altération des périodes réfractaires des nerfs périphériques semble être un témoin très précoce et sensible d’une dysfonction axonale dans des situations aussi variées que le syndrome de Guillain-Barré, le syndrome du canal carpien ou la sclérose en plaques. La mesure des périodes réfractaires nerveuses s’avère être un outil d’investigation pertinent et complémentaire de l’étude des paramètres usuels de conduction nerveuse. Cependant, l’application de ces techniques dans la pratique neurophysiologique clinique reste malheureusement marginale.