Nous nous sommes intéressés au cancer du sein diagnostiqué par l’examen microscopique des pièces de réduction mammaire. Suite à la découverte fortuite de trois cas en l’espace de six mois, nous nous sommes interrogés sur l’intérêt du bilan sénologique préopératoire et de l’examen anatomopathologique postopératoire systématique. Cette étude rétrospective, concernant 837 patientes, s’étale sur une période de trois ans. Pour sept patientes (0,83 %), l’histologie des pièces opératoires a posé le diagnostic de tumeur maligne du sein, ce qui est superposable à l’incidence rapportée dans la littérature. Pour les sept patientes concernées, nous avons retrouvé quatre carcinomes canalaires (0,47 %), tous in situ, et trois carcinomes lobulaires (0,36 %) dont un in situ, un invasif et un mixte. La majorité de ces tumeurs étaient agressives, moyennement différenciées, multifocales et bilatérales. Le traitement s’est soldé par une mastectomie avec ou sans traitement adjuvant pour cinq des sept patientes et ce, deux mois après une chirurgie mammaire à visée esthétique. Ce traitement radical a été curatif puisque à ce jour, il n’existe aucune récidive. La réduction mammaire aide au dépistage du cancer du sein, c’est pourquoi les pièces d’exérèse doivent impérativement faire l’objet d’un examen microscopique systématique et méticuleux.