Introduction. –Les cathéters veineux centraux de longue durée (DIV) sont essentiels à la prise en charge des patients en oncologie. La thrombose sur DIV est une complication potentiellement grave, mais il paraît difficile de proposer une prophylaxie systématique. Il est donc nécessaire d'identifier les patients les plus à risque susceptibles de bénéficier d'un traitement préventif.Objectif. –Mettre en évidence des facteurs de risque prédictifs de thrombose symptomatique sur DIV au sein d'une population homogène atteinte de tumeurs solides.Matériel et méthode. –Étude prospective monocentrique portant sur 5447 dispositifs intraveineux de longue durée (DIV) posés par voie percutanée chez des patients atteints de tumeurs solides (dont plus de 50 % de néoplasies mammaires). Les thromboses symptomatiques liées aux DIV sont détectées cliniquement et confirmées radiologiquement.Résultats. –La durée de vie médiane des cathéters est de 147 jours. On rapporte 135 thromboses cliniquement parlantes liées aux DIV. Le risque de thrombose clinique est de 0,1149/1000 jours de cathéters, soit 0,9 % à 30 jours, 1,36 % à 60 jours, 1,83 % à 90 jours et 2,25 % à 120 jours. En analyse multivariée (modèle de Cox), le sexe féminin, une durée de pose supérieure à 25 minutes (reflet indirect du traumatisme de l'endoveine) et le site d'insertion (notamment fémoral) sont des facteurs de risque de thrombose symptomatique liée au DIV. Le site sous-clavier droit est le moins à risque de thrombose. La surveillance et le changement systématique de tout cathéter « trop court » expliquent que ce facteur ne soit pas retrouvé comme facteur de risque. Le stade de la maladie et la nature des traitements en cours n'ont été pris en compte qu'imparfaitement.Conclusion. –Un score de risque est élaboré à partir des trois facteurs de risque mis en évidence. Il permet de déterminer au sein de la population de l'étude les patients qui présentent un risque de thrombose symptomatique liée au DIV significativement augmenté. Ces patients doivent bénéficier d'une surveillance accrue et d'un traitement prophylactique. Le meilleur traitement reste à déterminer.