Les usages de cannabis ont connu un développement très important ces 10 dernières années en France, avec des conséquences très dommageables tant au point de vue sanitaire que social (14 % des jeunes garçons de 18 ans avaient un usage problématique en 2001). Cette question ne doit donc plus être perçue comme un « simple » problème normatif au moment de l'adolescence, mais bien comme un problème de santé publique. Les usages de cannabis doivent donc être systématiquement recherchés, les pratiques addictives (usage nocif, dépendance) identifiées et les facteurs de gravité évalués. Ceux-ci sont liés aux fréquences et aux modalités de consommation et aux facteurs de vulnérabilité, individuels, sociaux ou culturels qui doivent être recherchés. Le praticien peut s'appuyer sur des questionnaires d'auto-évaluation de consommation de cannabis. Peu utiles en pratique clinique, les examens biologiques peuvent être un recours en matière de santé publique (médecine du travail notamment) ou sur un plan légal (accidents de la route). Certains contextes situationnels à hauts risques doivent être bien connus: grossesse, troubles mentaux, conduite de véhicules, postes de travail sûreté/sécurité... Au total, l'essentiel est bien de réaliser que la situation contemporaine est singulièrement différente de celle des années 1970, nécessitant une adaptation rapide des connaissances et des pratiques professionnelles pour mieux faire face à un problème rapidement évolutif.