L'hémolyse aiguë, en particulier la fièvre bilieuse hémoglobinurique, est une complication rare mais grave, consécutive à la prise d'antipaludiques Cette affection, fréquente durant la période coloniale, semble ressurgir au cours de ces dernières années. Nous avons mené une étude prospective afin d'identifier les principaux antipaludiques incriminés. Sur 41 observations répertoriées de 1996 à 2000, 80 % des accidents ont été observés avec la quinine ou des molécules de structure chimique apparentées. Leur rôle causal est bien établi. Pour les autres molécules, la liaison reste difficile à mettre en évidence. Le taux de mortalité est estimé à 18 %. La morbidité reste élevée, car 90 % des patients ont présenté une insuffisance rénale, parmi lesquels 47 % ont nécessité une épuration extra-rénale. Cette situation pose un problème de santé publique et impose une utilisation rationnelle des médicaments antipaludiques.