ObjectifsÉvaluer la fréquence des situations de précarité chez les femmes enceintes et estimer les risques médicaux associés.Matériel et méthodeUne étude rétrospective des données informatisées recueillies au CHU (6 149 femmes) et deux enquêtes prospectives menées auprès des professionnels de santé (n = 534) et assistantes sociales (n = 85) de deux maternités.RésultatsDans l’enquête rétrospective, la précarité a une fréquence de 17,5 %, elle est associée à une augmentation des complications de la grossesse et de la période néonatale et à un allongement modéré de la durée d’hospitalisation. Les enquêtes prospectives confirment la fréquence de la précarité et précisent les caractéristiques socio-démographiques associées. La précarité résulte de l’association de plusieurs facteurs de risque, parmi lesquels le risque économique est prépondérant. Un quart des mères reconnues précaires n’ont pas désiré leur grossesse. Les assistantes sociales considéraient que plus de 10 % des mères en situation de précarité n’avaient pas la capacité de mobiliser des ressources suffisantes pour prendre en charge leur bébé.ConclusionCette étude souligne le rôle de la précarité comme facteur de risque médical périnatal ce qui plaide en faveur d’un dépistage précoce, dès le début de la grossesse qui, seul, peut permettre d’organiser une prise en charge globale de ces familles.