Si l’association entre traits de personnalité, troubles affectifs et abus de substances est bien démontrée, la majorité des études porte sur des populations cliniques, ce qui empêche des conclusions sur la direction de causalité. L’objectif de cette étude est d’examiner, sur des sujets non cliniques, s’il existe des traits de personnalité précis ou des problèmes de l’humeur associés à la consommation de substances psychoactives. Deux modèles d’association ont été examinés, celui d’automédication et celui de déviance sociale. Fondés sur un échantillon de 685 individus, 98 sujets ont été sélectionnés pour former 4 groupes de consommation : les non-consommateurs, les consommateurs d’alcool, de cannabis et d’autres substances illicites. Seuls les consommateurs d’autres substances illicites différaient significativement des non-consommateurs et uniquement pour le trait « recherche de nouveauté ». De plus, la comparaison des 4 groupes de consommation a montré que ces scores de recherche de nouveauté augmentaient linéairement du groupe des non-consommateurs au groupe des consommateurs des substances les plus déviantes. Ceci soutient la conclusion selon laquelle le modèle de déviance sociale serait plus pertinent que celui d’automédication pour expliquer la co-occurrence de certains traits de personnalité ou problèmes affectifs et de la consommation de substances dans une population non clinique.