Coeur et voltige aérienne.
Auteurs : Perrier E1, Leduc PA, Manen O, Lerecouvreux M, Deroche J, Paris JF, Doireau P, Quiniou G, Geffroy S, Carlioz RLa voltige aérienne est un sport dont la pratique est à l'origine de contraintes physiologiques multiples, principalement cardiovasculaires avec, en cas d'inadaptation, un risque d'incapacité subite en vol, susceptible de mettre en jeu la sécurité aérienne et justifiant la sélection et le suivi des pilotes. Les contraintes aéronautiques au cours du vol sont multiples, liées au milieu traversé, au fonctionnement de l'avion et aux mouvements de l'aéronef. Ceux-ci créent des accélérations (+ Gz en particulier) qui posent le problème de leur tolérance hémodynamique car pouvant induire une perte de connaissance par hypoxie cérébrale. La tolérance des accélérations est variable selon les individus; elle peut être améliorée par l'entraînement, par certaines manœuvres de protection, et sont diminuées par l'hypoxie, les médicaments, la déshydratation, la chaleur. Par ailleurs, en voltige aérienne, certaines figures diminuent également cette tolérance aux accélérations + Gz. C'est l'effet push-pull (accélération - Gz suivie d'une accélération + Gz immédiate). Cela entraîne un risque de perte de connaissance brutale pour un facteur de charge très inférieur à celui que le pilote se sait capable de supporter. En dehors des effets hémodynamiques, l'existence d'une véritable cardiomyopathie des accélérations était suggérée, mais elle n'a pas été prouvée chez l'homme. Enfin, si les modifications du rythme cardiaque lors des accélérations sont habituelles et liées aux modifications de la balance vagosympathique, les troubles du rythme ventriculaire et supraventriculaire sont rares et liés à l'intensité et à la durée de l'accélération.