Alors que le traitement anticoagulant dans la fibrillation auriculaire est actuellement bien codifié, le traitement médicamenteux de la fibrillation auriculaire reste discuté. Deux sortes de médicaments peuvent être proposés, des médicaments bradycardisants (digitaliques, β-bloquants, et anticalciques) ou des médicaments anti-arythmiques de classe 1 ou de classe III principalement. De nombreux doutes se sont élevés dans les années 90 sur la pertinence du traitement anti-arythmique d'indication large et 4 études récentes (AFFIRM, RACE, PIAF et STAF) ont comparé les deux attitudes: « réduire » ou « ralentir » dans la fibrillation auriculaire. Ces 4 études ont toutes conclu à l'équivalence de ces 2 options sur les objectifs thérapeutiques, qu'il s'agisse de la mortalité, du risque thromboembolique ou hémorragique ou de la disparition des symptômes et l'amélioration de la qualité de vie. Ces études ne permettent cependant pas de clore le débat sur ces deux attitudes thérapeutiques. En effet, leur analyse montre que la comparaison a été biaisée, car le traitement anticoagulant a été insuffisant, et si le traitement bradycardisant a été satisfaisant, le traitement anti-arythmique était loin d'être satisfaisant et efficace. Aussi, beaucoup de patients du groupe « réduire » étaient, en fait, en arythmie complète, tandis qu'un certain nombre du groupe « ralentir » était en fait, en rythme sinusal pendant toute la durée de l'étude. De même la comparaison a été incomplète car n'a pas comporté deux autres populations particulièrement fréquentes en pratique quotidienne: la FA paroxystique multirécidivante et symptomatique sur coeur sain ou au contraire la FA associée à une dysfonction ventriculaire gauche importante, des patients insuffisants cardiaques. En attendant le résultat des études actuellement en cours (AF-CHF), l'utilisation actuelle des médicaments bradycardisants et anti-arythmiques en pratique quotidienne est discutée.