Malgré des difficultés techniques réelles et des spécificités liées au jeune âge, la stimulation cardiaque est maintenant possible à tout âge avec des résultats satisfaisants. Les principales indications de stimulation de l’enfant sont le bloc auriculoventriculaire complet, congénital ou postopératoire, et la défaillance sinusale postopératoire. Les enfants symptomatiques ou ayant une myocardiopathie doivent être stimulés, de même que ceux ayant un bloc complet postopératoire. En cas de bloc congénital, on retient une indication prophylactique chez les enfants dont la fréquence cardiaque moyenne est inférieure à une valeur seuil de 50 battements par minute (batt/min). Dans notre département, la voie de stimulation est épicardique chez les jeunes enfants, en pratique < 10–15 kg et endocavitaire chez les enfants plus grands, sauf en cas de difficultés d’abord du fait d’une malformation. En fonction de l’âge de l’enfant, on opte soit pour la stimulation double chambre, soit pour la stimulation ventriculaire avec asservissement à l’activité, qui permet de préserver le capital veineux en n’implantant qu’une seule sonde et dont les résultats sont excellents chez les enfants ayant un cœur normal. Les patients ayant une défaillance sinusale isolée sont stimulés en mode atrial. La majorité des enfants ayant un stimulateur cardiaque mènent une vie normale. À long terme cependant, quelques patients ont des complications préoccupantes : thromboses veineuses, infections liées à la répétition des interventions, difficultés d’extraction des sondes ; des myocardiopathies sont également décrites et certains les rapportent aux effets délétères de la stimulation à la pointe du ventricule droit.