La reconstruction mammaire autologue a longtemps été stigmatisée par le préjudice fonctionnel occasionné par le sacrifice musculaire du muscle rectus abdominis. Cet écueil a été contourné par le lambeau DIEP qui permet, tant en reconstruction immédiate que différée, la création d'un sein reconstruit naturel et esthétique. Cette étude de cent cas opérés entre janvier 1997 et juin 2002 concerne 94 patientes, 88 reconstructions unilatérales et six bilatérales. La reconstruction était différée dans 83 %, immédiate dans 8 % ou réalisée après échec prothétique dans 9 % dont deux cas bilatéraux. Les facteurs de risques rencontrés étaient le tabagisme 66 %, les cicatrices abdominales 40 % et l'obésité 30 %. Les vaisseaux mammaires internes (VMI) constituaient 86 % du site anastomotique suivi des vaisseaux circonflexes scapulaires 10 % ou subscapulaires 4 %. On a noté quatre pertes totales de lambeaux, 5 % de nécrose partielle et 2 % de liponécrose localisée. Le temps opératoire moyen était de 6 heures 28 minute pour les reconstructions unilatérales et de 9 heures 30 minutes pour les cas bilatéraux. La durée moyenne d'hospitalisation a été de 7,3 jours. Deux relâchements pariétaux sans hernie ont été constatés. Le lambeau DIEP de dissection plus ardue que le TRAM libre a permis, pour un taux de complications sensiblement équivalent, en préservant l'intégrité du muscle rectus abdominis de réduire la morbidité du prélèvement, la douleur postopératoire, la durée d'hospitalisation et de raccourcir la durée d'incapacité au point d'avoir le même profil, hormis l'aspect microchirurgical et la durée opératoire, qu'une abdominoplastie avec plicature.