IntroductionDurant ces dernières années, les cas rapportés d’envenimation par serpents exotiques ont augmenté. Leur prise en charge est délicate à cause, d’une part, de la faible expérience des médecins européens face à ce type d’intoxication, d’autre part, des difficultés de localisation des antivenins spécifiques.ObservationUn herpétologiste de 49 ans est admis aux urgences 19 heures après avoir été mordu à la main droite par un Mocassin du Mexique (Agkistrodon bilineatus) de son reptilarium. À son arrivée, on observe une nécrose locale, un œdème du membre supérieur s’étendant jusqu’au creux axillaire et une douleur d’aggravation progressive. Douze heures sont nécessaires à la localisation et à la délivrance en urgence de l’antivenin spécifique, obtenu à partir de l’étranger car non disponible en Italie. L’antidote, administré 32 heures après la morsure, a une efficacité partielle et n’entraîne pas d’effets secondaires. L’évolution clinique est caractérisée par un œdème massif et par une rhabdomyolyse. La nécrose locale provoque une perte de substance nécessitant une greffe cutanée. À 3 mois persiste un déficit moteur partiel de la main.CommentairesL’envenimation par morsure deAgkistrodon bilineatusprésente des analogies avec celle imputable aux vipères européennes, bien que le venin des crotalidés soit habituellement responsable de manifestations plus graves. Le temps nécessaire à l’approvisionnement en urgence de l’antivenin à partir d’un pays étranger peut entraîner des retards dans l’administration. La création d’une législationad hocvisant à simplifier, pour les éleveurs spécialisés et/ou les reptilariums, les procédures d’approvisionnement et de stockage des antivenins spécifiques pourraient permettre un traitement en temps utile.