Causes de décès des adultes infectés par le VIH dans les départements français d'Amérique à l'ère des traitements antirétroviraux hautement actifs.
Auteurs : Lewden C1, Sobesky M, Cabié A, Couppié P, Boulard F, Bissuel F, May T, Morlat P, Chêne G, Lamaury I, Salmon D, Groupe d'étude "Mortalité 2000"Objectif. - L'enquête « Mortalité 2000 » avait pour objectif la description de la répartition des causes de décès chez les adultes infectés par le VIH en France. Méthode. - Les services impliqués dans la prise en charge de l'infection par le VIH ont signalé prospectivement les décès survenus en 2000. Une cause initiale de décès a été déterminée à l'aide d'un questionnaire standardisé. Résultats. - Pour les départements français d'Amérique (DFA), 81 décès ont été rapportés. Les principales causes initiales de décès étaient: le sida (67 %), un cancer non classant sida et non lié aux hépatites (9 %), une atteinte cardiovasculaire (7 %), une infection bactérienne (5 %) et une atteinte hépatique (4 %). Pour les patients décédés du sida, les pathologies les plus fréquemment en cause étaient l'histoplasmose et la toxoplasmose cérébrale en Guyane, et les mycobactérioses atypiques, la tuberculose et l'infection à cytomégalovirus en Guadeloupe et en Martinique. Les personnes décédées avaient 43 ans en médiane, 79 % avaient été infectées par voie hétérosexuelle, 56 % étaient en précarité socioéconomique et 30 % étaient nées à l'étranger. Le diagnostic d'infection par le VIH avait été fait dans l'année pour 22 % et 33 % n'avaient pas reçu de traitement antirétroviral. Conclusion. - En 2000, les 2/3 des décès des personnes infectées par le VIH suivies dans les DFA restaient dus au sida avec une prédominance des causes infectieuses en rapport avec une infection par le VIH souvent diagnostiquée tardivement. Les difficultés socioéconomiques et les situations de migration sont à prendre en compte dans les programmes de dépistage et d'optimisation des traitements.