En vue d'une éventuelle décentralisation progressive de la surveillance de l'efficacité des antipaludiques à Madagascar, il s'avère nécessaire d'établir et de suivre un protocole simplifié et adapté aux contraintes de terrain. Nous avons conduit une étude préliminaire et évalué l'efficacité de sulfadoxine-pryiméthamine (SP) dans le traitement de l'accès palustre simple à Plasmodium falciparum, avec un protocole simplifié dans deux villages en zone rurale. Après le diagnostic du paludisme par examen microscopique d'étalement sanguin, la dose de SP a été administrée à J0 en prise unique; avec du paracétamol. Les personnes traitées ont accepté la ré-intervention de membres de l'équipe médicale à J14 et à J28 post traitement. Dix neuf malades, âgés de 3 à 63 ans, ont été inclus dans le cadre de cette étude préliminaire. L'efficacité clinique et parasitologique de la combinaison paracétamol/SP a été notée chez les 19 patients. Ces résultats indiquent que P. falciparum est sensible au SP à Madagascar. Puisque SP sera utilisée en traitement préventif intermittent chez les femmes enceintes, il faut (a) limiter son utilisation dans la population générale pour éviter la sélection de parasites résistants, et (b) continuer à surveiller son efficacité par des études pilotes selon le protocole préconisé par l'OMS (lourd pour les structures de santé périphériques - avec des examens cliniques et/ou parasitologiques aux jours J0, J1, J2, J3, J7, J14, J21 et J28), et aussi selon le protocole simplifié, tel qu'on l'a testé, pour une observation dans plusieurs districts de santé. Les limites et l'intérêt de l'étude du protocole simplifié sont discutés.