Causes et pronostic des syncopes chez les patients avec une cardiomyopathie dilatée primitive.
Auteurs : Brembilla-Perrot B1, Suty-Selton C, Beurrier D, Houriez P, Nippert M, Terrier de la Chaise A, Louis P, Claudon O, Blangy H, Juillière YLes causes de l'altération du pronostic des sujets ayant une cardiomyopathie dilatée primitive restent très débattues. Classiquement, la survenue d'une syncope est associée à un risque de mortalité accru. Le but de cette étude a été de tenter d'identifier les causes et la signification pronostique d'une syncope dans la cardiomyopathie dilatée primitive. Soixante-cinq patients, âgés de 31 à 80 ans, atteints d'une cardiomyopathie dilatée primitive ont été admis pour le bilan d'une syncope. Leur fraction d'éjection moyenne était de 27 ± 10 %. Les examens non invasifs et invasifs incluant une étude électrophysiologique complète ont été réalisés. Une tachycardie ventriculaire soutenue monomorphe a été induite chez 14 patients (21,5 %), un flutter ou une fibrillation ventriculaire ont été induits chez 9 patients (14 %), un trouble du rythme supraventriculaire a été induit chez 17 patients (26 %), un trouble de conduction isolé et associé à une autre arythmie a été mis en évidence chez 7 patients (11 %). Un test d'inclinaison était pathologique chez 5 patients (8 %). Aucune cause n'a pu être mise en évidence chez 15 patients (23 %). Le suivi des patients (moyenne : 4 ± 2 ans) indique une mortalité de 15 % qui n'est corrélée qu'à la diminution de la fraction d'éjection du ventricule gauche. En conclusion : les causes de syncope dans la cardiomyopathie dilatée sont très variées ; les troubles du rythme ventriculaire ne sont trouvés que chez 35 % d'entre eux et changent peu le pronostic ; c'est avant tout l'altération de la fraction d'éjection du ventricule gauche qui conditionne le pronostic futur.