Recommandations pour la pratique clinique (RPC): sont-elles utiles? Exemple de l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP).
Auteurs : Irani J1Les cliniciens développent des stratégies de routine dont l'origine est multiple et parfois peu pertinente. La solution théorique logique serait de disposer de recommandations pour la pratique clinique (RPC) élaborées de façon systématique dans le but d'aider le praticien dans son activité quotidienne. Ces RPC synthétisent les meilleures preuves disponibles et lient chaque recommandation à un niveau de preuve. Cependant, si les RPC ne sont pas rigoureusement élaborées, l'intérêt de leur application est douteux. L'échelle AGREE (Apraisal of Guidelines Research and Evaluation), traduite en plusieurs langues et utilisée par plusieurs pays européens, dont la France (ANAES), est utile pour l'évaluation de la qualité de l'élaboration d'une RPC mais également comme guide lors de l'élaboration de celle-ci. L'analyse de diverses RPC pour la prise en charge de l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), émanant de pays et de sociétés différents, montre d'importantes variations dont l'explication la plus plausible est l'inégale rigueur dans l'élaboration. Par ailleurs, quelle que soit la qualité de la RPC, l'élément clé trop souvent négligé est sa mise en application sur le terrain. Une enquête sur les modalités de prescription des examens complémentaires en France dans l'HBP met en évidence une importante disparité entre RPC et attitude de routine sur le terrain. Une solution potentielle pourrait passer par une plus forte implication de la société savante urologique dans l'élaboration et la diffusion de la RPC.