Propos. –Le cancer représente actuellement un problème de santé publique. De nouvelles approches doivent être développées pour compléter les stratégies actuelles. À ce titre, l'immunothérapie constitue une stratégie prometteuse. La greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques (allo-SCH) se trouve dans cette catégorie. Grâce aux cellules allogéniques étrangères au patient porteur du cancer, qui reconnaissent et éliminent les cellules tumorales, elle représente la forme d'immunothérapie cellulaire la plus employée.Actualités et points forts. –Le pouvoir curatif de l'allo-SCH est classiquement fondé sur deux mécanismes d'action : le conditionnement par fortes doses de chimiothérapie et/ou radiothérapie induisant une cytoréduction importante des cellules tumorales et le contrôle antitumoral immunologique assuré par des effecteurs immuns allogéniques appelé effet GVT (effet du greffon contre la tumeur). Cette stratégie est actuellement en phase de mutation importante en raison d'une meilleure compréhension des mécanismes de l'effet antitumoral allogénique et de développements technologiques et médicamenteux récents : (a) greffe de cellules souches hématopoïétiques périphériques sanguines obtenues après mobilisation par des facteurs de croissance hématopoïétiques ; (b) réinjection de lymphocytes du donneur ; et (c) conditionnement d'intensité réduite visant à réduire la toxicité en limitant l'intensité chimiothérapique du conditionnement et en favorisant l'effet antitumoral immunologique.Perspectives et projets. –Outre son efficacité dans les hémopathies malignes, plusieurs arguments peuvent justifier la réalisation de l'allo-SCH dans les néoplasies solides. Des résultats prometteurs ont déjà été rapportés chez des patients en échec thérapeutique. L'expérience acquise montre indéniablement que cette stratégie doit être développée et affinée du fait du bénéfice potentiel attendu chez certains patients.