Propos. –L’atteinte rénale est l’une des manifestations les plus fréquentes et les plus graves du lupus érythémateux systémique. Les facteurs de mauvais pronostic rénal varient selon les différentes études. Le but de ce travail est d’analyser chez 211 patients, les caractéristiques cliniques, histologiques et évolutives ainsi que les facteurs de mauvais pronostic rénal des néphropathies lupiques.Méthodes. –Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 211 patients ayant une néphropathie lupique suivis entre 1975 et 2003.Résultats. –Ils étaient 195 femmes et de 16 hommes avec un âge moyen de 28,8 ans. Au moment de la présentation initiale, il y avait une HTA dans 32,3 % cas, une hématurie dans 75,3 % cas, un syndrome néphrotique dans 47,7 % cas et une insuffisance rénale dans 51,6 % cas. À l’examen histologique rénal, la classe III a été retrouvée dans 59 cas, la classe IV dans 97 cas et la classe V dans 33 cas. Deux cent cinq patients ont reçu des corticoïdes associés aux immunosuppresseurs dans 95 cas. L’évolution a été marquée après un suivi moyen de 103 mois (2–289) par une rémission dans 55,3 % des cas, une aggravation de la fonction rénale dans 34,8 % des cas avec une insuffisance rénale chronique terminale dans 14 % et la survenue de rechutes dans 51 % des cas. Trente-six patients sont décédés. L’âge < 24 ans, l’HTA, le syndrome néphrotique et l’insuffisance rénale initiale étaient statistiquement associés à une aggravation de la fonction rénale.Conclusion. –la néphropathie lupique est sévère dans notre série avec une fréquence élevée des formes prolifératives. L’âge < 24 ans, l’HTA, le syndrome néphrotique et l’insuffisance rénale sont des facteurs de mauvais pronostic rénal.