ObjectifAnalyser les causes de décès chez les adultes infectés par le VIH survenues au cours de l’année 2000.MéthodeÀ partir d’une enquête nationale, notre étude décrit et analyse les causes et les caractéristiques des décès des patients en succès immunologique et virologique (CD4 > 200/mm3, ARN-VIH plasmatique < 500 copies/mL) sous traitement antirétroviral.RésultatsParmi un total de 964 décès notifiés, des informations détaillées étaient disponibles pour 864 patients. 149 patients (17 %) étaient en succès immunovirologique. La cause sous-jacente du décès était pour 36 un cancer non classant sida (24 %) dont 16 cancers du poumon, 7 hépatocarcinomes et 3 néoplasies colorectales, pour 22 une pathologie classant sida (15 %) dont 10 lymphomes malins non hodgkiniens et 3 carcinomes du col, pour 22 une maladie cardiovasculaire (15 %), pour 16 une insuffisance hépatique post-hépatite C (11 %), pour 16 un suicide (11 %), pour 14 une infection bactérienne (9 %). En comparant les caractéristiques de ces 149 patients à ceux des 715 autres patients, les répondeurs étaient significativement plus souvent co-infectés par le VHC (45vs33 %), toxicomanes (40vs27 %), alcooliques (38vs28 %), dyslipidémiques (19vs11 %). En 2000, près de 20 % des décès notifiés en France parmi les patients infectés par le VIH, sont survenus sous traitement en succès immunovirologique.ConclusionPour réduire la mortalité parmi ces patients traités efficacement, une attention doit être portée sur des causes curables comme l’hépatite C, les dyslipidémies et sur la prévention des cancers comme ceux du poumon, du col utérin ou de l’intestin.