La plupart des études scientifiques se sont attachées à appréhender les difficultés scolaires en analysant les aspects intellectuels impliqués dans les processus d’apprentissage. Mais en dehors de ces capacités instrumentales indispensables, les scientifiques reconnaissent également le rôle joué par les facteurs motivationnels et émotionnels dans la réussite scolaire. En particulier, la théorie de la motivation d’accomplissement se donne pour principal objet l’analyse de ces facteurs impliqués dans les situations d’accomplissement, c’est-à-dire les situations où l’élève doit démontrer de la compétence. Ce paradigme attribue une place centrale aux croyances pour expliquer les comportements des élèves engagés dans les situations d’accomplissement scolaire. Selon Dweck, il semble que les croyances qui concernent la nature de l’intelligence ont un impact très puissant sur le comportement des élèves dans les situations d’apprentissage. Ces théories implicites de l’intelligence créent une base d’interprétation pour traiter les informations liées à l’apprentissage. Ainsi, la théorie de l’entité de l’intelligence correspond à la croyance selon laquelle l’intelligence est l’expression de qualités relativement stables et générales, et non contrôlables, que l’on ne peut pas changer. En revanche, selon la théorie incrémentielle, l’intelligence est une qualité améliorable, contrôlable, que l’on peut améliorer grâce à l’effort et au travail. L’identification de ces théories profanes devrait permettre à l’éducateur et au thérapeute de mieux appréhender les cognitions et les comportements des élèves engagés dans les situations d’apprentissage. L’objet de cet article est de mettre en évidence les cognitions et les comportements engendrés par chacune de ces théories. Nous tenterons également d’élaborer quelques perspectives de recherche qui nous paraissent intéressantes à poursuivre dans le cadre des troubles des apprentissages.