Objectifs. –La maîtrise de la résistance bactérienne aux antibiotiques est une priorité de santé publique. Notre travail se propose d'étudier l'évolution de l'incidence des bactéries multirésistantes (BMR) en Lorraine, et évaluer l'impact des directives nationales concernant la prévention de ces BMR.Méthode. –Une enquête multicentrique a été conduite pendant cinq mois chaque année, dans des établissements volontaires. Cette surveillance microbiologique concerne uniquement les prélèvements à visée diagnostique. Les germes prioritaires définis sont, outreStaphylococcus aureusrésistant à la méticilline,Klebsiella sp., Enterobacter sp., et autres entérobactéries productrices de bêtalactamases à spectre étendu (BLSE), ainsi qu'Enterococcus sp. vancomycine-résistant.Résultats. –Sur la période de l'étude (2001 à 2003), 17 874 germes ont fait l'objet d'un antibiogramme. Les résultats de cette surveillance montrent une proportion de SARM de 29,3 % sur 4038 souches deS. aureus ; 20,9 %, 1,23 % et 1,21 % respectivement d'Enterobacter sp., Klebsiella spet autres entérobactéries productrices de BLSE (sur 895, 1061 et 9419 souches) et enfin 0,20 % d'Enterococcus sp.résistant (sur 2461 souches). Les densités d'incidence pour SARM etEnterobacter sp.étaient de 0,55 et 0,087/1000 journées d'hospitalisation. Les taux d'attaque (pour 1000 admissions) pour SARM et d'Enterobacter sp. ont augmenté chaque année, passant de 3,36 à 4,84 et de 0,43 à 0,90 respectivement.Conclusion. –Malgré des recommandations quant aux précautions d'isolement, SARM reste mal contrôlé et exige des mesures plus efficaces, et une vigilance particulière doit être portée pour les entérobactéries BLSE.