ObjectifsPrésenter l’évolution des caractéristiques des toxicomanes pris en charge par le centre Addictions-Sud (Marseille) entre 1996 et 2001 et comparer le profil des patients en fonction du traitement de substitution prescrit.MéthodeAnalyse descriptive des données recueillies sur le questionnaire d’inclusion des patients rencontrés lors d’une consultation hospitalière au centre et entrés dans un programme de substitution (n = 585 patients).RésultatsDans notre file active, l’usage de l’héroïne et le recours aux injections ont régressé depuis 1996, alors que la consommation de cocaïne et surtout des amphétamines et du LSD a fortement augmenté. Lors de la prise en charge, 60 % des patients étaient mis sous méthadone et 40 % sous BHD (buprénorphine haut dosage). Les patients inclus dans le programme méthadone (n = 348) étaient sensiblement plus âgés et plus souvent infectés par les virus de l’immunodéficience humaine ou de l’hépatite C que ceux traités par BHD (n = 229). La proportion de patients qui avaient entrepris antérieurement des démarches de sevrage ou de substitution et qui continuaient des pratiques d’injections était plus élevée dans le groupe des patients du programme méthadone. La présence de troubles dépressifs, psychotiques et anxieux a été notée chez respectivement 46, 30 et 24 % des patients pris en charge.Discussion et conclusionIl apparaît aujourd’hui essentiel de renforcer le dispositif d’information sur les toxicomanes pris en charge afin de mieux mesurer l’évolution des problèmes rencontrés, de préciser les indications des deux produits de substitution actuellement prescrits et de connaître notamment leurs influences sur les troubles psychiatriques et les pathologies virales fréquemment rencontrés chez les toxicomanes.