ObjectifL’objectif de cette étude était d’analyser les caractéristiques d’une série de méningites puriformes aseptiques (MPA) (définies par un liquide céphalorachidien [LCR] stérile avec plus de 10 leucocytes par mm3et une formule riche en polynucléaires neutrophiles) : prise en charge initiale, décision d’antibiothérapie et/ou traitement antiviral, étiologies, intérêt d’une ponction lombaire de contrôle, évolution, etc.MéthodeNous avons analysé rétrospectivement 32 cas de MPA (sur un total de 130 dossiers de méningite) issus de 2 services de médecine interne de Lyon, diagnostiqués entre janvier 1996 et janvier 2003. Seuls les dossiers répondant aux critères de MPA ont été retenus en choisissant un taux minimal de polynucléaires neutrophiles (PNN) de 30 % dans le LCR.RésultatsL’âge moyen était de 32,6 ans (extrêmes :18-75) avec une prédominance masculine (59 %). À l’entrée, 87 % des patients étaient fébriles, 9 % le restant à 72 heures. On notait un syndrome viral préalable (59 %) et une prédilection saisonnière (été : 39 %, hiver : 35 %). Les indications de la ponction lombaire (PL) étaient un syndrome méningé franc (44 %), des céphalées (94 %), des vomissements (47 %). Il n’y avait aucun cas de méningoencéphalite. Le taux moyen des PNN dans le LCR à J1 était de 63 % (extrêmes : 30-96). Une ponction lombaire de contrôle à J3 fut réalisée 16 fois (50 %) : taux moyen de PNN à 18 % (extrêmes : 0-80), taux de lymphocytes à 68 % (extrêmes : 20-95). La plupart des patients (77,4 %) avaient une protéine C réactive (CRP) inférieure à 50 mg/L à l’entrée (extrêmes : 5-320). Une imagerie cérébrale réalisée 10 fois était anormale 2 fois (abcès cérébraux multiples, hypertension intracrânienne probable). Un traitement antibiotique (84 %) et/ou antiviral (34 %) était instauré. L’évolution à J3 était favorable (87,5 %) : apyrexie, régression du syndrome méningé, avec en moyenne 8,3 jours d’hospitalisation (extrêmes : 1-60). Une recherche d’herpès et d’Enteroviruspar PCR était entreprise dans 20 cas (62,5 %) : aucune positivité pour l’herpès mais 9 pour l’Enterovirus. Les hémocultures systématiques étaient positives une seule fois (endocardite infectieuse à staphylocoque avec abcès cérébraux). Le diagnostic de méningite décapitée était évoqué 3 fois (antibiothérapie préalable).ConclusionLa fréquence des MPA àEnterovirusincite à entreprendre cette recherche pour arrêter rapidement le traitement anti-infectieux souvent initié et éviter une deuxième ponction lombaire.